Votre enfant est-il curieux ?

Chers parents,

Est-ce utile d’être curieux ? Et d’où vient-elle cette curiosité ? Pourquoi voulons-nous tout savoir ? D’où vient cet élan ? L’adage voudrait nous faire croire que la curiosité est un bien vilain défaut, qu’en est-il vraiment ? Ne rêvons-nous pas tous d’avoir des enfants ouverts ET curieux ?

Je dois l’avouer Monsieur Pascal m’a un peu remis à ma place… Car « on ne veut savoir que pour en parler Â» : c’est l’impression que j’ai eue quand début septembre, je racontais à mes copines à quel point mes vacances en Grèce, à la découverte du Péloponnèse, étaient formidables…

Mais alors finalement, qu’est-ce que la curiosité, à quoi sert-elle ? Tout dépend de sa finalité me direz-vous ? Si la curiosité est poussée par le désir de découvrir un secret ou de connaître les derniers ragots entre collègues, cette curiosité-là n’est pas celle qui nous grandit. En revanche, il existe une autre forme de curiosité, celle qui nous ouvre au monde et à l’autre, celle qui ouvre l’horizon, celle qui nous pousse à sortir de soi pour partir à la découverte d’autre chose. S’intéresser au monde, le questionner, en savoir plus sur l’autre, mieux le comprendre. Interroger, s’informer, se documenter, lire, se renseigner…

Et si la vraie question était : « Comment devient-on curieux ? », je parle de la bonne curiosité hein, vous me suivez ðŸ˜‰ Et surtout comment cultiver cette curiosité du cÅ“ur auprès de nos enfants ?

La bonne nouvelle c’est que nos enfants sont naturellement curieux

Hauts comme trois pommes, les enfants s’étonnent de tout. S’étonner dans le sens de s’émerveiller, à l’image d’un étranger qui découvre un nouveau pays, une nouvelle culture. Les tout-petits sont curieux de tout. La curiosité leur permet d’appréhender le monde qui les entoure. Ce monde qu’ils ne connaissent pas. Ils ont tout à découvrir, tout à apprendre.

La curiosité est un élan, une force qui nous pousse à sortir de soi

La curiosité nous met en action. On lit, on s’informe, on pose des questions, on décortique un sujet, on en discute. La curiosité nous enrichit, nous permet de passer des moments de qualité avec d’autres. La curiosité nous permet aussi de nous confronter à nous-même, à nos goûts, à nos opinions, à nos jugements. Elle nous aide à affirmer notre personnalité, à mieux nous connaître. Elle a finalement tout pour plaire cette curiosité !

Volonté de comprendre ou désir de savoir

La curiosité répond à ce besoin de comprendre les choses : questionner, mettre ou remettre en question, challenger. Et quand l’intérêt est là, on a envie d’en savoir plus, pour comprendre et en apprendre davantage… Pousser à son paroxysme la curiosité pourrait aussi nourrir un besoin quasi obsessionnel de trouver des causes à tout, trouver des réponses à tout, comprendre tout. Chercher à tout prix pour trouver à tout prix, pour comprendre à tout prix ou pour savoir à tout prix… Mais finalement à quoi ça sert ?

Alors vilain défaut ou pas ?

Mais ça veut dire quoi être curieux ?

Et si nous revenions aux racines de ce mot pour tordre définitivement le coup à cet adage. Curiosité vient de cura, le soin en latin. Le curieux est donc celui qui prend soin. Le curieux serait alors celui qui découvre les autres et le monde en prenant soin. J’aime cette idée qui donne une dimension humaniste à cette curiosité qui est portée par l’amour de l’autre et du monde. J’y vois aussi la notion de respect dans la considération d’autrui apporté par le soin.

A l’opposé de la curiosité, c’est plutôt l’indifférence à qui on a envie de donner un bonnet d’âne ou à défaut le qualificatif de vilain défaut. L’indifférence ne prend pas soin, l’indifférence nous enferme sur nous-même, l’indifférence nous assèche et nous appauvrit.

Alors comment susciter la curiosité de vos enfants ?

Mettez de la joie dans leur quotidien. Je vous propose un nouvel adage : « un enfant curieux c’est un enfant joyeux Â». Pour moi, la joie est une émotion qui prédispose à une certaine ouverture, à l’accueil de la nouveauté, à l’émergence de la créativité. À l’inverse, la curiosité peut aussi être source de joie : regarder un documentaire sur un sujet que l’on apprécie, découvrir comment on fabrique du pain, comprendre le mode de vie d’une espèce animale. Mais, en revanche, sans joie, la curiosité a du mal à se frayer un chemin.

Partagez un moment de qualité autour de leur centre d’intérêt. Dans le même ordre d’idée, la curiosité peut se partager et être à l’origine d’un bon moment passé ensemble. En privilégiant une activité choisie avec votre enfant, vous leur donnez de l’attention. En entrant dans leur univers, leur joie et leur motivation seront décuplées !

Jouez. Jouez. Jouez. Il existe aujourd’hui tellement de formes et de thématiques de jeux : jeux de société, jeux coopératifs, jeu de bagarre, jeu symbolique, jeu de stratégie, le jeu-écoute…

La force du jeu c’est qu’il a différentes fonctions :

  • Le jeu est générateur de rire, il permet de lâcher les tensions. Il crée de la proximité, du bien-être et de la confiance

  • Le jeu développe le lien. En jouant avec nos enfants, nous leur donnons de l’attention, nous nous connectons à eux. C’est un moyen de nourrir la relation très efficace.  

  • Le jeu reconnecte le cerveau à l’apprentissage : par le jeu nous expérimentons, nous tentons, nous prenons des risques et échafaudons des stratégies. Le jeu devient source de motivation et d’apprentissage sur soi, les autres et/ou le monde.

Alors finalement, cette curiosité, source de joie, d’échanges, d’empathie, d’ouverture, d’apprentissage, de motivation… est à consommer sans modération avec nos enfants !

­A la semaine prochaine !

Amélie

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