Chers parents,
Avez-vous des scrupules à laisser votre enfant s’ennuyer ? Avez-vous tendance à « l’occuper » pour qu’il ne s’ennuie pas ? Cet ennui si décrié est pourtant si utile pour le développement des enfants. Décryptage.
Bonne lecture !
« Savoir s’ennuyer, c’est la capacité à être seul avec soi-même sans que ce soit douloureux. »
Sarah Guesmi. Psychologue clinicienne.
Dans sa définition, Sarah Guesmi met l’accent sur « être seul avec soi-même ». Finalement l’ennui ne serait-il pas une invitation à s’écouter…
Ça veut dire quoi s’ennuyer ?
Inconvénient ou opportunité ?
Le Larousse définit l’ennui comme « une impression de vide, de lassitude causée par le désœuvrement, par une occupation monotone ou sans intérêt ». Pas très réjouissant. Alors oui si l’inaction s’installe durablement, il est plutôt nécessaire de s’en méfier. Cependant, dans la vie de votre enfant bien remplie, le désœuvrement peut être vécu comme une formidable opportunité : un temps de pause salvateur.
Un temps d’arrêt dans sa vie où tout s’enchaîne de son réveil jusqu’au moment où il se couche. Dans sa journée où chaque instant est réglé comme du papier à musique, l’opportunité de l’ennui est une invitation à autre chose, quelque chose qui émerge de lui-même.
Activer le stimulus interne
L’ennui commence là où les sollicitations extérieures s’arrêtent. L’ennui permet d’écouter les stimulations intérieures, celles qui viennent de soi. Encore faut-il avoir du temps pour l’écouter. Plus qu’une recommandation, Etty Buzyn, psychologue clinicienne et psychothérapeute, va beaucoup plus loin : « L’ennui est une nécessité pour la santé psychologique de l’enfant. C’est un espace-temps personnel où il peut se sentir vivre, en dehors de toute agitation environnementale, de toute influence extérieure, de toute intrusion parentale. »
Pourquoi l’ennui a-t-il mauvaise presse ?
Perdre son temps
L’ennui est souvent perçu comme une perte de temps. Et nous avons tendance, nous les adultes, à vouloir optimiser ce temps dont nous manquons bien souvent. Et hop, sans même s’en rendre compte l’agenda est chargé, voire surchargé. Il n’y a plus de place pour les activités jugées pas efficientes… Et l’ennui dans notre imaginaire collectif fait partie de ces activités jugées inutiles.
La peur du vide
Pour nous parents, l’ennui peut faire écho à quelque chose d’inquiétant, la crainte du vide. Cette crainte de la rencontre avec soi-même qui nous pousse à remplir nos vies, et celles de nos enfants, de manière indigeste (travail, tâches pour notre foyer, réseaux sociaux, divertissements…).
Pour que votre enfant apprivoise l’ennui, peut-être faut-il d’abord que vous lui montriez le chemin. Je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour compléter ce sujet, d’ici là je vous souhaite une semaine ponctuée d’ennui !
Amélie