Chers parents,
La joie, est-elle présente dans votre vie de famille ? Trouve-t-elle sa place malgré les devoirs, les « range ta chambre », les « dépêche-toi » ou encore les « c’est l’heure d’aller se coucher » ?
Avec les semaines qui défilent à toute vitesse, il est tentant de reléguer le petit jeu de société ou l’histoire tant attendue par votre enfant, à plus tard… Voire à jamais ! Et pourtant la joie est un formidable vecteur de complicité, à la fois créateur et restaurateur du lien.
« La joie n’est pas dans les choses, elle est en nous »
Alain.
Elle est en nous, tout simplement parce que c’est une émotion. J’aime cette citation qui réhabilite la joie à sa juste valeur. Quand on parle des émotions, on s’attarde souvent sur les plus difficiles à vivre, comme la peur ou la colère. Or la joie mérite toute notre attention car nous sous-estimons souvent son pouvoir et son impact. La joie met en mouvement, elle décuple l’énergie, elle active la créativité, elle nourrit la confiance et la motivation, la joie nous rend plus fort, plus sociable et coopératif. La joie apaise et agit sur notre bien global… Bref la joie est à prendre très au sérieux !
Qu’est-ce qui met votre enfant dans la joie ?
La qualité du lien
Ce n’est pas la quantité qui est le plus important mais la qualité. Je me souviens de la réflexion de ma fille un jour où nous jouions ensemble. Elle n’était pas contente car j’étais sans cesse coupée par des coups de téléphone. Pour elle, je n’étais pas présente. Ce dont elle avait, légitimement, besoin c’était de ma VRAIE présence. Elle avait envie d’une maman disponible et à l’écoute. Cette présence véritable permet :
des échanges plus profonds – si votre enfant a quelque chose de difficile à dire, il le dira peut-être à ce moment-là ,
de remplir leur réservoir affectif,
de nourrir ou de rétablir le lien.
Les moments de partage
Le dimanche soir, j’ai pour habitude de poser cette question à mes enfants : « Quel est votre meilleur souvenir du week-end ? ». Très souvent, je suis surprise par leur réponse : « J’ai aimé le temps que j’ai passé avec Jean » (NDLR : un de ses amis qui habite dans notre immeuble). Ils n’ont passé que 15 minutes ensemble et c’est ce moment que mon fils a retenu. « Le moment que j’ai passé avec Papa dans la voiture en rentrant du foot ». Idem, pour ma fille, elle n’a pas passé plus de 20 minutes dans la voiture avec son Papa, mais ils ont refait le match et elle adore ça ! Encore une fois, ce sont des moments simples de partage et de complicité qui ont retenu leur attention. Je vous invite à faire l’essai avec vos enfants, je suis sûre qu’ils vont vous surprendre.
Bien sûr cela n’exclut pas les événements extra-ordinaires, les activités qui sortent du quotidien, qui créent la surprise et permettent de sortir de la routine. Ces activités favorisent aussi la création de moments magiques, mais une fête n’est-elle pas plus réussie si au préalable la vie quotidienne est joyeuse ?
Pratiquer sa passion
Que ce soit cuisiner, pratiquer du sport, jouer d’un instrument de musique : réaliser des choses que l’on aime faire. Il s’agit d’un espace propice à l’apprentissage, à la créativité, au dépassement de soi. Rien de tel pour développer la joie de vos enfants.
Parent joyeux = enfant joyeux
Ça paraît bête mais c’est vrai ! Mon mari a un super pouvoir : même fatigué, il est capable de susciter un fou rire général à table. Il nous a sauvés de nombreux repas mal commencés… Mais surtout il transmet à nos enfants (et à moi aussi au passage 😉 que la bonne humeur et le rire peuvent aussi être un état d’esprit.
Joie et tristesse : comment aider vos enfants à vivre ces émotions si différentes et si intenses à la fois ?
Comprendre ce qu’ils sont en train de vivre
La joie et son pendant la tristesse sont deux émotions que vos enfants peuvent vivre avec beaucoup d’intensité. La joie, elle dynamise et elle met en action quant à la tristesse, elle met à l’arrêt, invite à la défense ou à la fuite. Il n’est pas toujours simple pour eux de comprendre cette intensité ressentie dans leur corps. Une compétition sportive gagnée ou perdue, une après-midi passée avec des amies, une phrase blessante, un ami qui a révélé leur secret… Il ne manque pas d’occasion dans une journée pour vivre ces émotions à des degrés très variables.
Accepter ses tristesses…
Pour retrouver le chemin de la joie. Un enfant qui affronte sa tristesse, c’est-à -dire qui la vit, à défaut de la laisser bloquée et de l’ignorer, retrouvera beaucoup plus facilement le chemin de la joie.
Nommer ses joies…
Pour savoir être reconnaissant et dans l’instant présent. Mettre des mots n’est pas simplement réservé aux moments difficiles. Nommer ces joies, c’est une manière de les célébrer et de pouvoir les vivre en conscience.
Alors, encouragez votre enfant à parler de ses émotions et faîtes de la place à la joie dans leur vie et dans la vôtre !
Amélie