Le stress : ennemi n°1 de l’apprentissage

Chers parents,

Il n’existe pas de recette toute faite pour favoriser l’apprentissage, nous pouvons cependant agir sur certains leviers pour le favoriser.

Le stress, ennemi n°1 de l’apprentissage

Comme l’explique Catherine Guéguen dans son livre Pour une enfance heureuse, les ambiances stressantes diminuent les capacités cognitives : « Le stress entraîne la sécrétion de cortisol. Si le stress se prolonge, le cortisol, en trop grande quantité, agresse les neurones de l’hippocampe, freine leur multiplication, diminue leur nombre et peut les détruire, ce qui a un effet désastreux sur l’apprentissage et sur la mémoire. Le cortisol active l’amygdale, donc la peur et la personne n’est plus capable d’écouter ni d’apprendre. » Et l’environnement a un impact sur son apprentissage : « Plus l’apprentissage baigne dans une atmosphère soutenante et encourageante pour l’enfant, meilleures seront sa mémorisation et sa compréhension. »

Nos émotions ont un impact sur notre motivation et nos performances cognitives. Émotion vient du latin « emovere » qui signifie mettre en mouvement. Nos émotions sont donc notre moteur qui nous met en mouvement et nous poussent à l’action. L’anxiété, la colère, la peur fragilisent la confiance en soi et limitent les apprentissages, les émotions dites « positives » vont, quand elles, stimuler l’envie, la motivation et le désir d’apprendre. Idem pour la tristesse qui peut ralentir et bloquer le cours de nos pensées alors qu’a contrario la joie en augmente le flux et accroît notre créativité.

Le système des punitions / récompenses : quel impact sur la responsabilité et la motivation ?

Quand la punition sanctionne par la critique, la menace ou la privation, l’enfant est touché dans sa propre estime puisque sa parole, ses actions ou son opinion ne plaît pas. De plus, pour éviter une punition, l’enfant va apprendre à répondre aux besoins d’autrui. Le système de la récompense agit de la même manière : l’enfant apprend à faire ce qui fait plaisir à l’autre. Dans les deux cas, l’enfant se coupe progressivement de ses besoins, pour éviter une punition ou pour obtenir une récompense.

Alors c’est sûr que dans notre quotidien, ces solutions semblent pratiques, en tout cas à court terme, on gagne du temps et de l’énergie… MAIS quand un enfant est systématiquement récompensé ou sanctionné pour ses bonnes notes par exemple, nous prenons le risque de :

  • Le dévier de sa motivation intrinsèque. Ce dernier n’apprend pas à travailler POUR lui-même. Il agit selon le regard d’autrui. Il n’apprend pas à fournir des efforts pour se dépasser et peut être coupé de sa curiosité naturelle.

  • L’empêcher de devenir autonome. Ce dernier n’apprend pas à travailler PAR lui-même. La peur de la sanction ou l’attente de la récompense le déresponsabilisent et deviennent les moteurs de ses actions.

Rire et jouer, bouger et expérimenter

Pauline Kergomard, créatrice de l’école maternelle à la fin du 19e siècle en France, introduit notamment le jeu dans sa pédagogie. Pour elle, « Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie ». Le jeu mobilise l’attention et facilite l’engagement des enfants. Quand je sens que mon fils n’a pas très envie ni la motivation de s’y mettre – à ses fameux devoirs, je nous offre une petite pause. Jeu, détente, rire… Même s’il est déjà 18h30, je sais que ce moment est nécessaire pour aérer son cerveau et régénérer son énergie. Rien de tel que ces quelques minutes pour détendre mon garçon de son stress accumulé pendant sa journée et la maman que je suis qui elle aussi a accumulé de la fatigue et des frustrations 😉 Nous abordons ensuite les devoirs d’une tout autre manière…

Apprendre dans le mouvement. Là encore, c’est grâce aux avancées en imagerie cérébrale que nous savons que moins on bouge, plus le cerveau s’atrophie. Le mouvement est un élément clé du développement de notre cerveau. Le mouvement agit sur notre capacité à nous adapter et donc sur notre capacité à apprendre. Le sport est aussi un formidable allié.

Il y a 1001 occasions d’apprendre, à l’école et en dehors de l’école. L’idée c’est de réenchanter les apprentissages en les associant à des moments agréables et intéressants.

Je vous souhaite une bonne semaine.

Amélie


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