Eurêka, j'ai réussi !

Chers parents,

Réussir sa vie : c’est le but, la finalité de tout un chacun, non ? C’est aussi une des grandes préoccupations des parents vis-à-vis de leurs enfants. Nous voulons mettre toutes les chances de leur côté pour qu’ils réussissent. Vous confirmez ?

Réussir versus échouer, rater, perdre

Attardons-nous quelques instants sur ce mot. Ce mot à qui l’on donne de la consistance et qui existe grâce à la dualité de son contraire : échouer, rater, perdre…

As-tu réussi ton interro ? As-tu bien joué (gagné ton match) ? As-tu eu ta 3e étoile ? Un score, une note, un résultat sont souvent le juge de paix qui te met inévitablement dans une case, celle de la réussite ou celle de l’échec. Je caricature un peu mais ne tombons-nous pas de temps en temps (voire souvent) dans cet extrême ?

Réussir comme oser, essayer, ajuster, rebondir

A contrario, réussir peut aussi se vivre comme un chemin. Ce n’est plus en fin en soi, mais un processus non linéaire, jalonné d’étapes. Et si nous réajustions notre regard ? En nous focalisant sur le chemin plutôt que sur le résultat.

Hier, votre enfant a baissé les bras face à l’ampleur de la tâche. Il s’est énervé, il s’est découragé, il a abandonné. Aujourd’hui, il s’est levé plein de courage et à affronter sa difficulté. C’était difficile, mais il est allé au bout. Sa première victoire n’est-elle pas d’avoir eu le courage d’affronter la difficulté ? Une victoire qui nourrit la valeur intrinsèque qu’il porte sur lui-même.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et sera toujours ponctuée de haut et de bas. Alors suivons la sagesse de Lao Tseu qui nous dit que « l’échec est le fondement de la réussite ». Et sortons de cette opposition entre ces deux mondes : acceptons nos échecs, ceux de nos enfants et intégrons-les dans une vision plus large qui nous fait tous grandir.

Mais réussir quoi ?

Études, travail et carrière. Quand je questionne les enfants en ateliers philo sur ce que veut dire réussir sa vie, les deux réponses qui arrivent systématiquement sont « faire de bonnes études pour avoir un bon métier et gagner de l’argent ». Pourtant, la réussite ne se résume évidemment pas à une série de réalisations académiques ou professionnelles, ni au nombre de 0 sur son compte en banque. Bien sûr, ces aspects sont importants, mais ils font partie d’un tout.

Amour, amitié et relations sociales. En creusant un peu la question, le bonheur n’est jamais très loin. Après la réussite professionnelle et pécuniaire, les enfants complètent : « réussir sa vie, c’est réussir à être heureux », « être entouré des gens qu’on aime ». La réussite, c’est aussi être capable de construire des relations bienveillantes et respectueuses avec son conjoint, ses enfants, ses parents, ses frères et sœurs, ses amis, ses collègues… L’amour est à l’origine de toutes relations humaines respectueuses et de nombreuses compétences psychosociales sont liées à cette dimension : apprendre l’empathie, l’ouverture d’esprit, le respect des opinions de l’autre, communiquer et résoudre les conflits afin de cultiver des relations saines et de qualité…

Il est touchant de voir à quel point les enfants sont conscients de l’importance des relations que nous tissons dès le plus jeune âge et qui indéniablement participe à notre bien-être, notre paix intérieure et notre bonheur.

Quelles sont les clés de la réussite ?

Poser une intention, être au clair sur nos motivations. Nos enfants peuvent avoir cette envie de réussir chevillée au corps. Essayons simplement de comprendre qu’elle est leur motivation première. Réussir pour avoir une bonne note, pour avoir une meilleure note qu’Emile leur meilleur ami, pour faire plaisir à Papa, pour s’améliorer car ils ont envie de progresser, parce qu’ils ont beaucoup travaillé et qu’ils trouvent cela mérité…

Cette motivation est-elle personnelle ? Dépend-elle de moi ou des autres ? Est-ce que je cherche à me dépasser pour moi-même ? Est-ce que je réussis pour quelqu’un d’autre ? Est-ce que je réussis si l’autre échoue ? Autrement dit, aimer gagner, aimer réussir est-ce un but, une fin en soi ou un moyen pour réaliser ses rêves ?

Du travail. Être motivé pour réussir OK, mais aussi et surtout pour faire car “Le seul endroit où le succès précède le travail est dans le dictionnaire” Vidal Sassoon. Tout est dit !

Du courage et de la persévérance. Sans passage à l’action, rien ne se passe. Et c’est parfois le premier pas, celui qui met dans l’action qui est le plus difficile. L’enjeu sera ensuite de ne pas se décourager aux premiers obstacles.

Dans notre société où seule la réussite est valorisée, il devient bien difficile de résister aux difficultés et de s’accrocher. Dans notre société où la réussite doit arriver vite, la tentation du zapping peut être forte.

De la confiance en soi. Ingrédient nécessaire pour passer les zones de turbulences…

De l’ambition. A-t-on besoin d’être ambitieux pour réussir ? Ce désir puissant de réussir est-il un moteur sain ? Personnellement, je pense que l’ambition n’est pas nécessaire à la réussite mais peut y contribuer. Qu’en pensez-vous ?

Très bonne semaine à vous

Amélie


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