La colère : une émotion mal aimée

Chers parents,

Cette semaine, intéressons-nous à la colère. Cette émotion que nous avons parfois autant de mal à exprimer que nos enfants 😉 Cette colère qui vient d’on ne sait où, cette colère qu’on a du mal à définir, cette colère qui nous dérange, qui sort parfois n’importe comment et se transforme en violence, ou qui reste bloqué en nous et se transforme en bombe à retardement…

Cette colère, la nôtre ou celle de nos enfants, qui a toujours l’air de déranger ne pourrait-elle pas avoir aussi des bons côtés ?

Je vous propose de la découvrir de manière apaisée afin de mieux en comprendre les ressorts voire de changer de regard sur elle.

C’est avec une citation d’Isabelle Filliozat, psychothérapeute et conférencière, que nous démarrons cette newsletter. Elle détaille dans son livre Au cœur des émotions de l’enfant, les ressorts et les leviers de la colère de nos enfants.

La colère est une émotion. Elle n’est donc ni positive ni négative, c’est un indicateur, quelque chose que l’on ressent dans notre corps et qui nous dit quelque chose sur la situation que nous sommes en train de vivre. En revanche, c’est ce que nous en faisons qui la transforme en conséquence plus ou moins heureuse.

La colère est une réaction saine

Oui oui vous avez bien lu : la colère est une réaction saine… Et pourtant, la colère n’a pas beaucoup de place dans notre société. Celle de nos enfants le matin avant de partir à l’école, ou pire celle de nos enfants dans un lieu public au square ou dans un supermarché… Celle qui nous met mal à l’aise, celle qui nous pèse car nous croisons les regards malveillants des autres adultes qui nous entourent. La colère nous dérange et dérange les autres. Alors que finalement, quoi de plus sain que d’exprimer sa colère, puisque la colère nous dit quelque chose sur ce que nous sommes en train de vivre. Pourquoi serait-elle à proscrire ? Écoutons la plutôt ! Apprenons à décoder et à comprendre ce qui se cache derrière chaque colère.

Lorsque notre enfant exprime sa frustration, il affirme son désir. Son désir de manger un troisième bonbon alors que nous lui avions dit qu’il n’en aurait que deux. A contrario, si l’enfant n’exprime pas son désir, il l’annule. L’idée ici est d’écouter la frustration, ce qui ne veut pas pour autant dire satisfaire à toutes les demandes. L’enfant a surtout besoin que ces émotions soient reconnues et entendues.

Colère et violence : quelle différence ?

La colère est constructive, elle nous permet d’exprimer une frustration, un manque de respect, une injustice… La colère parle de nous-même, de nos besoins. Avec notre colère, on pose nos limites. Elle est hyper importante car elle nous permet de se respecter soi-même en posant notre cadre et de se faire respecter en le rappelant aux autres.

Comme l’explique très clairement Isabelle Filliozat, dans son livre : « La violence, quant à elle, parle de l’autre, elle accuse et cherche à blesser, à détruire (…). La violence est le résultat du refoulement de la colère ». L’accumulation de frustrations non prises en considération se transforme progressivement et finit par éclater sous forme de violence.

Alors que la première est efficace, la seconde l’est bien rarement. Prenons un exemple : trouvez une situation que vous rencontrez régulièrement avec vos enfants et qui vous fait monter la moutarde au nez. Vous l’avez ? Face à cette situation quelle réaction sera la plus efficace et la plus constructive ? L’expression d’une colère ferme et affirmée ou une explosion de phrases projectiles qui vise à se défouler ? CQFD 😉

Je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour compléter le sujet en vous partageant un autre regard sur la colère. D’ici là, n’hésitez pas à me transmettre vos premiers ressentis à la lecture de cette newsletter.

Je vous souhaite une bonne semaine !

Amélie

Crédit photo : image créée par l’association Les ateliers Gordon.

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