Chers parents,
Au Danemark, les cours d’empathie sont obligatoires depuis 1993 et sont enseignés aux enfants de 6 à 16 ans dans les écoles. L’empathie est également une compétence fort appréciée dans le monde professionnel et recherché par les recruteurs. Force est de constater que l’empathie a le vent en poupe.
Je vous propose donc de faire le point sur cette compétence pour mieux en comprendre les contours et les ressorts.
« L’expression la plus élevée de l’empathie est l’acceptation et le non-jugement. »
Carl Rogers, psychologue.
Kesako l’empathie ?
L’empathie est la capacité à ressentir les émotions de quelqu’un et à comprendre ce qu’il est en train de vivre, tout en restant à une juste distance. J’ai mis en gras la dernière partie de la phrase car c’est cette précision qui fait toute la différence. Il n’est nullement question d’absorber les émotions de l’autre ni de souffrir autant que lui. Si nous souffrons autant que l’autre, nous n’avons plus la capacité de l’aider en accueillant ce qu’il vit. L’empathie nous permet d’être ouverts à l’autre, nous sommes là, présents pour lui.
Il existe deux formes d’empathie. Comprendre le point de vue de l’autre, ce qu’il pense, c’est l’empathie cognitive. Comprendre les émotions de l’autre et ce qu’il ressent, c’est l’empathie émotionnelle.
Si je suis sensible, suis-je empathique ?
Nos enfants sont des éponges émotionnelles. L’image n’est pas très flatteuse mais malgré tout plutôt parlante. Les enfants absorbent, comme une éponge les émotions de leur entourage. Ils ont une capacité, presque instinctive, à capter notre état émotionnel. Même si nous mettons toute notre énergie à dissimuler notre émotion, nos enfants capteront malgré tout la tension sans bien la comprendre.
Mon fils par exemple pleure à chaudes larmes pendant une dispute si quelqu’un lui dit une phrase blessante, ou quand il apprend que la poule de ses grands-parents a été mangée par un renard, ou encore quand il voit un enfant tombé et se faire mal. Oui mon fils est sensible, est-il empathique pour autant ?
La question est de savoir ce qu’il est capable de faire de sa capacité à ressentir les émotions des autres ? Si en voyant un enfant tombé et se faire mal, il est capable de ressentir les émotions que cet enfant est en train de vivre alors il fait preuve d’empathie. Si au contraire, il pleure autant que cet enfant et semble débordé par un trop-plein d’émotions, il s’agit comme l’explique Apprentie Girafe dans l’illustration ci-dessus de contagion émotionnelle.
Petit aparté sur les neurones miroir
Lorsqu’une personne rentre dans une pièce avec un visage fermé et les sourcils froncés, les cellules de notre cerveau correspondant à cet état émotionnel vont s’activer grâce à nos neurones miroir. Pour notre cerveau, c’est comme si nous vivions la même chose que cette personne qui a l’air contrariée ou énervée. Incroyable non ?
Les neurones miroir pourraient donc jouer un rôle dans l’imitation, dans le déchiffrage des intentions et des émotions d’autrui ? Bon, il semblerait que cette approche ne fasse pas consensus auprès de la communauté des scientifiques et que ce phénomène soit plus complexe que ça… Quoi qu’il en soit, ce capital empathique, qui pourrait s’expliquer par les neurones miroir, évolue différemment chez chacun de nous, selon notre personnalité et notre environnement.
Je vous donne rendez-vous dimanche prochain pour compléter le sujet sur le pourquoi et comment faire grandir l’empathie chez nos enfants ?
Je vous souhaite une bonne semaine !
Amélie
Crédit photo : Apprentie Girafe®. Retrouvez les visuels d’Apprentie Girafe : https://www.apprentie-girafe.com, sur Facebook : @apprentiegirafe, sur Instagram : @apprentie_girafe.